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Un cottage à la campagne
26 mars 2015

Ce qu'on vous avait caché !

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Cheval de cheveux perdus sur fond de carrelage de salle de bain à la façon des peintures rupestres

Ou comment faire de la déchéance maternelle un art à part entière

 

La grossesse, on ne vous l’a pas vendue qu’à coup de « visage rayonnant » et « teint de rêve ». Non, vous l’aviez bien compris, avant, déjà, que ça n’était pas que CA. Les vergetures, préparée vous y étiez. Vous aviez même sans doute barbouillé une zone s’étendant de vos genoux aux dessous de vos oreilles d’un savant mélange d’huile d’olive, d’argan et de je-ne-sais-plus-quelle-autre-plante-miraculeuse. En observant attentivement les futures mamans, plus jeune, vous vous étiez bien doutée que l’extension infinie de ce ventre devait avoir un prix… D’ailleurs, vous aviez entendu des phrases de ce genre : « Elle est bien, pour trois enfants », qui vous avaient mis la puce à l’oreille.

Mais déjà, la taille de votre ventre juste après l’accouchement, ça vous a foutu un sacré bourdon. Vide et pourtant encore bien dodu ! Mais là encore, si vous aviez eu un peu de chance, ça avait vite diminué jusqu’à atteindre la petite bouée acceptable de toute jeune maman.

Non, ce qu’on ne vous avait pas dit, c’est le reste. Les autres détails insidieux et malhonnêtes qui allaient avoir raison de votre corps en l’attaquant en douce.

Par exemple, on ne vous avait pas dit que vous alliez devoir acheter une ventouse pour déboucher votre baignoire afin d’essayer de camoufler discrètement à votre mari que ce sont vos cheveux qui font office d’écluse ! Ni que les têtes enflammées ça n’existe pas que chez les pokemons, que le cuir chevelu de la jeune maman souffre horriblement et qu’elle doit apprendre à les laver avec des shampoings de vieilles, qui sentent la vieille...euh, la camomille de votre grand-mère !

Et vous, vous qui aviez acheté, dès le 5ème mois de grossesse, de la levure de bière en gélule parce qu’une de vos collègues vous avait dit qu’avec ça, elle n’avait eu aucun souci de calvitie précoce, vous pensiez – petite sotte – qu’avec votre expérience de maman, vous déjoueriez votre destin capillaire en le devançant ! Bien joué !… mais votre plan est tombé à l’eau. Parce que ce que vous aviez aussi oublié, c’est qu’une maman n’a plus le temps de rien ! En réalité, vous ne l’aviez pas vraiment « oublié », vous aviez juste oublié à quel point. Car une fois que vous avez donné les vitamines au bébé (la vitamine D, c’est si important que ça ?), l’homéopathie pour l’aider à dormir à faire fondre dans un fond d’eau (car vous allaitez) et à donner chaque soir biberon que bébé ne prendra pas (car vous allaitez), que vous avez étalé la poudre des probiotiques sur vos seins pour que bébé tente de la gober maladroitement en prenant sa tétée (ben oui, encore une fois, vous allaitez, donc vous ne pouvez ni la dissoudre dans un biberon, ni l’injecter à bébé en intraveineuse !), que bébé a éternué sur la poudre juste avant de manger et que vous en avez un peu partout sur vos vêtements (franchement, votre tout petit ne pourrait pas tout simplement s’en tirer un rail, comme communément avec la poudre ?) que vous l’avez baigné (en Allemagne ils ne préconisent qu’un bain par semaine… depuis que vous avez accouché de numéro 3, vous vous sentez soudainement l’âme allemande) et qu’ENFIN, ayant réussi à le coucher sans encombre, votre babyphone ne crache plus un vieux ronflement de chat (ce qui vous aurait obligé à remonter le moucher, détruisant tout le rituel du soir durement mis en pratique et annulant l’effet anti-stress des granules si difficiles à donner…)…  Une fois tout ceci dûment accompli, vous tombez justement sur ces fameuses gélules dans votre salle de bain. Pleine d’espoir de reprise en main, vous ouvrez le flacon…pour constater que ça ne se prend qu’avec les repas. Votre dernier repas date d’il y a deux heures, vous les prendrez donc demain… si vous réussissez à y penser pendant le repas (quatre mois que j’essaye vainement).

 Ce qu'on ne vous avait pas dit non plus, c'est que la fluctuation des hormones post-accouchement allait lancer, un matin, sans crier gare, une manif de boutons sur votre visage si lisse (votre belle sœur vous l’avait d’ailleurs fait remarquer avec une pointe d’envie peu de temps après la naissance : « waaah t’as la peau super clean ! »).  Du coup, dans votre salle de bain, à côté du liniment et du coton (que vous partagez avec bébé, faut bien qu’il prête un peu), vous avez tout l’attirail de chez bi-actol, une marque dont vous aviez oublié jusqu’au nom. Vous jubilez cependant quand vous constatez que bébé se tape l’acné du nourrisson : y’a une justice quand même.

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